Pas moins de six chtis aventuriers se sont déplacés dans le Val de Saâne à la mi-septembre, pour la 19ème et dernière édition du Raid Normand : Francky, Plume, Lucky, Brahim, Lolo et Yann.
DEPART
3 CP doivent être positionnés sur la carte avant de partir pour 21 km de VTT avec 11 balises à "toper". Un gué long de 50 mètres avec de l'eau jusqu'aux cuisses attendent nos raideurs dès le 4ème kilomètre avant de rejoindre le parc VTT à Gueures pour embarquer en canoë. Lolo et Yann sortent en tête de la section suivis de peu de deux autres équipes.
SUPERBE DESCENTE DE LA SAANE
Déjà trempées, les équipes le seront davantage dans l'épreuve canoë avec des ponts "trop bas" ou des arbres couchés les obligeant à se jeter à l'eau pour faire passer le canoë. La sortie à Sainte Marguerite Sur Mer à 100 mètres de La Manche marquera également les esprits : bain de boue assuré en trainant les canoës dans 50 cm de vase. Les derniers moins chanceux prennent la marée montante dans "le nez" amplifiée par un coefficient de 100. Lucky fera d'ailleurs un petit bout de la section à la nage sans que brahim ne s'en rende compte et rendant Plume hilare ! Lolo et Yann creusent l'écart, ils sont survoltés !
LE SOLEIL EST AU RENDEZ-VOUS
Après avoir remonter leur canoë à quelques mètres de l'embouchure de la Manche, ils retournent au parc VTT en trail orientation et là encore Lolo et Yann font course en tête.
RETOUR A VAL DE SAANE
Récupération des VTT pour 29 km de suivi d'itinéraire, la route est tracée sur la carte, mais pas sur le terrain
Nos "Chti Aventure Julbo", Lolo et Yann arrivent à la fin de cette première partie du raid ... rattrapés par les "Petits Suisses Normands" à 15h10 à la grande surprise de l'organisation soit avec une heure d'avance sur les prévisions.
Petite pause avant de repartir à 20h30 pour les premiers, les équipes étant échelonnées en fonction de l'heure d'arrivée de l'après-midi, l'épreuve traditionnelle de tir à l'arc, 10 flèches à 12 mètres les attendent.
L'épreuve sera décisive : Yann et Lolo gagnent 16 points tandis que les Petits Suisses Normands n'en mettront que 8, 8 minutes les séparent au classement, il suffira de gérer la fin de course pour la remporter.
EPREUVE DE NUIT
20 km de VTT entrecoupés d'une course d'orientation de 5 km, tout se passe bien, ils conservent leur première place.
DERNIERE EPREUVE SURPRISE
Après 19 km de run and bike le dimanche matin, une épreuve surprise les attendent à l'arrivée pour clôturer le raid. 2ème victoire pour Lolo et Yann ! Quel retour fracassant !!!
100 mètres à remonter à pied dans la Saâne, un vrai plaisir décontractant pour certains et une dernière galère pour ceux rassasiés d'effort.
ET LES VETERANS ?
Après quelques galères : oublis de matériel, casse, crevaisons, ils parviennent à trouver leur rythme de croisière et à représenter dignement l'association. Toujours dans la bonne humeur, un débrief autour d'une bière, les anecdotes fusent et la cerise sur le gâteau, un joli podium, avec beaucoup d'émotions ....
A la chti aventure, le raid c'est de famille ! Et même quand il pleut, qu'il fait froid et venteux et que le sol est boueux et très glissant, les petits raideurs en herbe ne rechignent pas !
Seuls de leur catégorie, Mathis (9ans) et Loïs (7ans), ont réalisé une course de 3,7 kms en run and bike, formés sur le tas la veille par quelques conseils distillés ça et là par papa et maman, et remportent donc leur course !
Ils ont fait preuve d'une très belle solidarité, de beaucoup de courage et de ténacité, très prometteur pour l'avenir !
Les grands quant à eux ont dignement représenté la team, puisque Bébert et Yann se classent 3ème au scratch et 2èmes de leur catégorie ! Une course de 13 kms, très glissante, boueuse, sous le vent et la pluie par intermittence, sur les chemins du Pévèle et les pavés du Paris Roubaix !
Bravo à eux !
Le raid Thiérache a tout pour plaire : des parcours superbes, une organisation "familiale" non stressée mais au point, une formule simple basée sur des enchaînements d'épreuves sans arrêt du chrono et quelques pénalités à la clé pour les balises non trouvées ou les erreurs de parcours. La tempête qui a précédé le raid n'a en rien découragé les organisateurs qui ont juste eu à modifier une portion canoe du fait d'un arbre en travers de la rivière, le courant par contre n'étant pas un problème. Les concurrents aussi étaient au rendez-vous, avec deux équipes Ch'ti Aventure : Elise et Maxime en mixte, et Plume et Salvatore en masculin, les deux équipes engagées en extrême, on ne se déplace pas pour rien!
Samedi : Départ à fond à 18h pour rejoindre les canoés le plus vite possible et éviter les embouteillages du samedi soir, puis descente sympa en zig-zag sur quelques kilomètres avec un bon courant.Partis bille en tête, c'est assez bien placés que Daniel et Salvatore ont enfourché leur VTT. Et puis ils ont encore gagné des places au fil des pannes mécaniques et des crevaisons des autres équipes, en se disant que c'était une chance que cela ne leur arrive pas. Puis le noir, les frontales. Le parcours est devenu limité à quelques mètres, comme un mur noir en permanence repoussé. Forts de leur place, Daniel et Salvatore pédalaient gaiement dans les sentiers bordant une rivière. Et là ce fut la surprise : sortis de nulle part, Elise et Max les avaient rejoints! Un sans faute qui leur valait de revenir dans les 5 premiers. Daniel en était tellement étonné qu'un kilomètre plus loin son pneu crevait, les immobilisant à leur grands regrets le temps d'une réparation bien boueuse. Ils ne devaient revoir Elise et Max que bien plus tard. Le VTT était suivi d'un run and bike, pour rejoindre le lieu du bivouac. Puis toujours dans le noir ce furent quelques épreuves d'équilibre à VTT amusantes, du tir à l'arc, et enfin une CO de nuit dans les bois environnants. Là, malgré un bon départ, deux erreurs bêtes (comme toujours) leur faisaient définitivement régresser dans le classement, alors que de leur côté Elise et Max faisaient une CO parfaite (meilleur temps!). Que dire, à part qu'il y a les pros et les amateurs... Bref, les uns en terminaient alors que les autres avaient déjà pris leur douche et nettoyé leurs vélos, commençant à trouver le temps long! Soirée sympa avec repas maison, et dodo tous ensemble dans le gîte réservé aux filles (c'est ça de savoir profiter de ses féminines!).
Le dimanche matin on remettait ça à 9h avec une course à pied à fond pour rejoindre les canoes! Mais cette fois, trois fois plus de canoe, et suivi d'un trail dans de très beaux parcours, avec des traversées de rivières nombreuses dans le courant. Maxime, qui aime beaucoup l'eau, s'est même permis une petite galipette dans la rivière. Il figure d'ailleurs sur une photo prise par les organisateurs, donnant la main à Elise, ce qui pourrait faire penser peut-être à tort que c'est lui qui l'aide. La question n'est pas tranchée! Le trail (environ 10km) débouchait sur une CO à VTT d'une trentaine de bornes, avec de vrais parcours de VTT, bien boueux, avec plein de bosses. Que du bonheur! Une petite pause pour faire de la grimpette-escalade à flanc de coteau dans des rochers, et nous repartions pour un bike and run endiablé qui nous ramenait au départ pour des épreuves finales de tir à la sarbacane (avec pénalité de course à pied, donc attention à viser juste!) et un aller retour en kayak solo (mal aux bras!). Le chrono s'arrêtait enfin, presque à regrets (16h30)...
Au final, malgré une deuxième journée mieux gérée par l'équipe masculine (Si si!), l'énorme retard de la veille n'a pas été comblé. Modeste dixième place pour les Plume-Salvatore, place qu'on a essayé d'oublier en sifflant la bière offerte à l'arrivée, mais surtout une superbe première place en mixte pour Elise et Maxime, assortie d'une cinquième place au scratch! Et qui c'est qui a oublié de faire une photo du podium???? Ben c'est moi! Certaines mauvaise langues diront que j'étais tellement jaloux et dégouté que je l'ai fait exprès... ils auraient tort.
Bilan : Les jeunes sont invincibles. Quand il y en a un, c'est déjà difficile de les rattrapper, alors quand il y en a deux...
Bilan 2 : Ce raid-là est vraiment superbe. Il faut y aller de façon groupée l'an prochain. Le principe est simple mais efficace. En plus ils donnent un Maroille à l'arrivée. Ca sent bien bon dans la voiture, et comme ça tu peux te souvenir longtemps du bon temps passé dans la Nature.
Bilan 3 : Vivement le prochain raid.
Bilan 4 : Je vais essayer d'écrire un livre qui pourra s'intituler "le raid pour les nuls", j'ai peut-être des chances de faire un best-seller.
Plume (à défaut de vous donner envie de faire ce raid, je vous aurai peut-être donné envie de manger du Maroille)
L'esprit Chti Aventure c'est aussi des défis personnels, ailleurs que sur les chemins, les terrils et autrement qu'en équipe.
Ce dimanche 7 avril 2013, c'est sur le bitume que je me suis confrontée à mes limites. Après des semaines de préparation, me voici dans le TGV à destination de Paris, seule, laissant à la maison mari et enfants, chose très inhabituelle pour moi et quelque peu déroutante. Mais dès que le train se met en marche, j'ai déjà la sensation que ce week-end va être riche en émotions.
Samedi matin, Running Expo, dossards en poche, la famille Hascoët arpente gaiement les allées et stands des différents partenaires, la tension commence à monter, mais toujours dans la bonne humeur, ce défi nous avons voulu le relever à 3 et l'envie de courir et vivre cette expérience ENSEMBLE est plus forte que tout.
Samedi soir, pasta party traditionnelle, préparation méticuleuse des affaires de course, nous serons tous les 3 en long, températures fraîches annoncées au petit matin pour le départ.
Dimanche matin, 6h, tout le monde debout ! En route pour le départ sur les Champs Elysées.
L'ambiance est HALLUCINANTE ! Un monde incroyable, de la musique avec des coachs sur podium pour échauffer tout ce beau petit monde, nous voilà entrés dans notre sas (3H30, idée de papi à l'inscription, pour ne pas partir trop longtemps après les pros...).
8h45 : le speaker annonce le départ officiel pour ceux qui boucleront la course entre 2h et 2h30 ... à partir de ce moment là, nous guettons le moindre mouvement qui annoncerait notre départ, et c'est en passant au-dessus de la barrière qui sépare les 2 côtés du sas que nous passons la ligne de départ ... quelque peu chaotique, mais ça n'est pas important, ça y est nous sommes lancés !
Les premiers kilomètres sont grisants, tout ce monde qui nous encourage, la musique, les animations, nous avons la sensation d'être de véritables héros !
Mais très vite, j'ai la sensation que nous sommes partis un peu trop vite pour moi, ce n'est pas grave, je suis, on verra bien, ce marathon nous avons décidé de le courir et de la finir à 3.
Nous croisons brièvement maman sur le parcours au 5ème km, "ALLEZ LES FILLES!"
Nous parvenons à suivre le rythme ( partis sur les bases de 3h45), même si nous sommes légèrement en retard, nous tenons l'écart et les sensations sont bonnes ... jusqu'au 15ème km où Lisou nous annonce qu'elle arrive au bout et qu'elle risque de bientôt nous laisser continuer à 2.
En effet, depuis la veille, elle éprouvait des difficultés à s'alimenter, un virus est venu saboter tous ces mois de préparation, et un défaut d'alimentation et d'hydratation lors d'un marathon relève de l'impossible.
C'est au 17ème qu'elle est contraint à l'abandon, et nous nous sentons tous les 2 orphelins, cette course nous la rêvions à 3 et une partie du rêve vient de se briser.
Personnellement, j'avoue avoir eu beaucoup de mal à m'en remettre, à me remettre dans la course, qui avait perdu tout le sens du "pourquoi je le fais".
Dès lors dans mon esprit, j'opère un virage pour transformer ce défi en défi personnel, papi est à mes côtés, bien en-dessous de ses capacités, à mon service tel un chevalier servant pour m'amener au bout.
Je n'ai même pas à me préoccuper des ravitaillements, je continue ma course pendant que papa s'occupe de prendre à boire, à manger, une vraie princesse !
Les kms passent et mes sensations du départ se confirment assez vite, dès le 25ème, l'allure diminue, les passages des tunnels cassent les pattes et c'est avec l'aide de papa que je les monte ou plutôt que nous les montons ensemble, toujours autant de monde et d'ambiance sur le parcours, c'est extraordinaire d'entrendre son prénom et d'être encouragée autant de fois ! Ca rebooste !
A partir de ce fameux 25ème, je redoute le fameux et redoutable MUR DU 30ème, je l'attends, je le guette et quand il arrive, l'allure ralentit inexorablement et les sensations de douleur musculaire sont de plus en plus présentes.
Un petit coucou à maman au 29ème qui comprend que Lisou n'est plus là...
Mais ce qui me frappe le plus, ce sont tous ces coureurs et coureuses arrêtés pour s'étirer, pour faire passer des crampes, ou pour marcher, parce que la course est trop douloureuse.
Je comprends ce phénomène quand je bute sur une bouteille d'eau et que mes jambes ne répondent déjà plus, la douleur est déjà bien là et le plus difficile reste à faire.
Sur les 2 derniers ravitos du 35ème et du 40ème, papa me propose de marcher un peu le temps de se ravitailler correctement, je ne suis pas contre, bien au contraire ! Mais le changement d'allure est terriblement douloureux ! J'ai l'impression de ne plus savoir marcher ! Mais le pire c'est quand il faut se remettre à courir ! La violence de ce changement est inouïe, et pourtant il faut !
Je décompte les kms, "ce qui est fait n'est plus à faire", telle est ma devise, les 2 derniers kms ... je sens déjà les larmes me monter, parce que je sais maintenant que je vais aller au bout, et une voix me le confirme au même moment :
"Allez Marion, ça y est tu l'as fait ! T'es une marathonienne maintenant!!!", Philippe, du DSA, mon coach sur 3000m l'année dernière, est venu encourager des copains, a repéré le vert fluo de mon t-shirt et me lance ces encouragements au combien importants à ce moment de la course.
Puis papa m'annonce la fin du parcours, il le connait pour l'avoir déjà fait plusieurs fois, la foule se fait plus nombreuse, plus bruyante, on sent l'effervescence de l'arrivée imminente.
Quand enfin, nous la voyons ! Miracle, mes jambes accélèrent alors qu'elles ne le pouvaient plus, et c'est bras-dessous, bras-dessus que nous franchissons la ligne, où nous tombons dans les bras l'un de l'autre et où je fonds littéralement en larmes, de joie, d'y être arrivée en 4h10, et de souffrance aussi, une souffrance particulière que je n'avais jamais expérimenté auparavant, malgré d'autres efforts plus longs mais différents que j'ai déjà connu dans les raids.
La médaille, le t-shirt finisher, on retrouve maman et on essaie de marcher jusqu'à chez Lisou ... acide lactique quand tu me tiens !
Je voudrai remercier tous les gens qui m'ont soutenu avant, pendant et après la course, la préparation a été longue et difficile avec la météo très hivernale de ce début 2013, sans tous ces soutiens et sans l'aide inconditionnelle de mon papa pendant la course, se calant sur mon rythme, mes sensations, se mettant à mon service, cette expérience n'aurait pas été aussi fantastique pour moi ... alors MILLE MERCIS !
Et je ne dis pas que je ne recommencerai pas ! Enfin pas pour le moment, après 15 jours de repos il faut s'y remettre, dans moins de 15 jours c'est le raid Suisse Normande avec mon Lucky !
A bientôt pour d'autres récits de nos aventures !
Marion